1. Évaluer la gravité de la situation : le triage
Les différents types de crises convulsives
Crise convulsive : activation subite, simultanée et anormalement intense d’un grand nombre de neurones cérébraux.
Description
- Déroulement : 4 phases prodrome, aura, ictale, post-ictale.
- Forme : altération de la conscience, focale, myoclonique, diffuse, clonique, tonique, tono-clonique.
- Fréquence : isolée, clusters, crise continue.
Forme + fréquence = état de mal.
Grand mal = status epilepticus : crise convulsive généralisée continue.
Petit mal : crises partielles continues.
2. Quelle crise traiter en urgence ?
- 1996, médecine humaine, zone de combats ou accidents de grande ampleur.
- 2012, médecine vétérinaire, service d’urgence, 485 chiens et chats.
Trier les patients selon leurs besoins médicaux lorsque les ressources sont insuffisantes pour traiter l’ensemble des patients immédiatement.
🔴 Rouge : prise en charge immédiate requise. Objectif de délai d’attente : 0 minutes, l’animal est amené à un vétérinaire avant son inscription administrative.
🟠 Orange : prise en charge très urgente requise. Objectif de délai d’attente : 15 minutes.
🟡 Jaune : prise en charge urgente requise. Objectif de délai d’attente : 30-60 minutes.
🟢 Vert : prise en charge standard requise. Objectif de délai d’attente : 120 minutes.
🔵 Bleu : prise en charge non urgente requise. Objectif de délai d’attente : 240 minutes.
- Crise convulsive en cours : 🔴 rouge, prise en charge immédiate.
- Description des clusters : 🟠 orange, prise en charge dans les 15 minutes.
Canine status epilepticus: a retrospective study of 5 cases
Ne pas se précipiter
Commémoratifs + anamnèse
- Épilepsie essentielle : 28%.
- Non déterminée (l’ensemble des examens complémentaires n’ont pas pu être effectués) : 28%.
- Méningo-encéphalo-myélite : 12%.
- Néoplasie : 12%.
- Intoxication : 8%.
- Autres (incluant causes vasculaires et traumatisme) : 8%.
- Métabolique : 4%.
Les grands profils
- Les animaux épileptiques traités réfractaires à leur traitement.
- Les animaux de moins d’un an ou plus de 7 ans qui sont suspects de souffrir d’une anomalie intracrânienne.
- Les animaux les plus jeunes ont un profil qui peut amener à suspecter une intoxication, une encéphalopathie ou une encéphalite.
- Les animaux les plus vieux ont plus de chance d’être atteints d’une tumeur.
- Gestion du propriétaire.
- Trier le patient.
- Prise en charge médicale immédiate.
- Gestion de l’équipe médicale.
- Prise d’informations sur les commémoratifs et l’anamnèse.
Gestions thérapeutiques, diagnostic, propriétaire, équipe médicale sans délai et simultanées.
Crise convulsive en cours : 🔴 rouge, prise en charge immédiate.
Description des clusters : 🟠 orange, prise en charge dans les 15 minutes.
Gestion du propriétaire.
Trier le patient.
- Prise en charge médicale immédiate.
Gestion de l’équipe médicale.
Prise d’informations sur les commémoratifs et l’anamnèse.
3. Traiter la crise convulsive subintrante
Déficit de données scientifiques
Evidence-based Veterinary Medicine: Evolutions, Revolution, or Repackaging of Veterinary Practice?
Application de l’evidence based medicine au patient qui souffre d’une crise subintrante.
Considérant les animaux de compagnie présentés en consultation alors qu’ils souffrent d’un status epilepticus ou de clusters, existe-t-il un traitement par voie injectable qui ai fait la preuve de son efficacité dans le contrôle des crises convulsives ?
- Non
- Niveau de preuve le plus élevé = Avis d’experts.
- Chaque expert peut avoir une opinion différente.
La communauté médicale s’accorde à considérer que l’objectif principal est d’arrêter les crises convulsives le plus vite possible. Différentes démarches existent : administration de benzodiazépines associées à des anesthésiques et des anticonvulsivants.
Michael Podell, diplômé de l’American College of Veterinary Internal Medicine, Neurology (Podell 2009)
Phase I : stabiliser le patient et initier la thérapie médicamenteuse
- Réanimation : ABC
- Voie veineuse
- Benzodiazépine (diazépam, midazolam)
- Anticonvulsivant (phénobarbital)
Phase II : stabiliser le patient et initier la thérapie médicamenteuse
- Anticonvulsivant de maintenance
- Phénobarbital
- Bromure de potassium
Phase III : traiter les crises récurrentes
- Crises récurrentes
- CRI à évaluer toutes les 6h
- benzodiazépine
- Propofol
Phase IV : induction d'une anesthésie prolongée
- Crises récurrentes
- CRI à évaluer toutes les 12h
- Isoflurane
Phases I à IV
- Benzodiazépine
- Phénobarbital
- Propofol
- Isoflurane
4. Soutenir les fonctions vitales
Fonction respiratoire
- Les crises convulsives augmentent la consommation en O2 dans le cerveau
- Les principes actifs utilisés peuvent déprimer la respiration
Augmenter la fraction inspirée d’O2
Augmenter la fraction inspirée d’O2 (lunettes : 40%, flow by : 40%, intubation : 100%)
Intuber et ventiler
Fonction cardiovasculaire
- Électrocardiogramme, mesure de la pression artérielle.
Température corporelle
- Maintenir la température entre 38 et 39°C
Glycémie
- Chercher les hypoglycémies
- Si glycémie est <0.7 g/L administrer un soluté glucosé
- Attention, l’hyperglycémie est délétère
- G30: 1 à 2 mL/kg, dilué
- Puis G 2.5-30 1à 2 mL/h.
Lactatémie
Hypertension intracrânienne
Triade de cushing (bradycardie, hypertension artérielle, bradypnée)
- Incliner de 30°
- Mannitol : 0.5-2 g/kg, IV, sur 20 minutes
- Furosémide : 1-2 mg/kg, IV
Divers
- Intoxication : lavement gastrique, shampooing, antidote
- Shunt porto systémique : lavement rectal
5. Dans un futur proche ?
Électroencéphalogramme continu sur 10 chiens et chats traités pour un status epilepticus (2004-2005).
- 4 ont présenté une activité compatible avec une crise convulsive au sevrage.
- Aucun ne présentait de signe clinique de convulsion.
Merci de votre attention