L’épidémiologie des affections neurologiques du bouledogue français mieux connue
La hernie discale, rencontrée chez près de 46 % des 343 bouledogues français d’une étude, représente la première maladie touchant le système nerveux dans cette race. L’espace intervertébral C3-C4 est le site le plus fréquemment atteint, contrairement aux autres races chondrodystrophiques pour lesquelles C2-C3 est l’espace le plus souvent concerné. L’adhérence leptoméningée en région thoracique caudale représente la seconde myélopathie la plus fréquente (photo de droite)
Le bouledogue français est une race de plus en plus populaire à travers le monde, comme en témoignent les statistiques des organismes nationaux en Europe et en Amérique du Nord.
En France par exemple, le nombre d’enregistrements auprès de la Société centrale canine a quadruplé en 15 ans, tandis qu’au Royaume-Uni, il a été multiplié par 30 entre 2006 et 2015, d’après le Kennel Club.
Parallèlement à la sélection raciale, se sont développées un grand nombre de maladies dans cette race, en particulier neurologiques.
Jusqu’alors, aucune étude ne s’était penchée sur la distribution et la fréquence de ces affections dans cette race, pourtant courantes, d’après le sentiment général des vétérinaires praticiens.
Une étude1 récente s’est donc intéressée à la prévalence des maladies neurologiques dans une grande population de bouledogues français référés.
Pour cela, les dossiers des bouledogues français présentés pour des troubles neurologiques à l’École nationale vétérinaire d’Alfort entre 2002 et 2016 ont été étudiés, soit 533 sur 2 846 bouledogues français admis.
Seuls ont été inclus les chiens pour lesquels un diagnostic de certitude a été établi, soit 343 individus.
La hernie discale, une affection majoritaire
Au total, près de 65 % des bouledogues français atteints d’une affection neurologique présentent une myélopathie, la hernie discale Hansen 1 étant de loin la plus fréquente (représentant 45,5 % de
l’ensemble des maladies).
La répartition entre la localisation cervicale (40 %) et thoracolombaire (60 %) est plus équilibrée que dans d’autres races pour lesquelles les localisations thoracolombaires sont nettement prépondérantes (chez le teckel, notamment). Le site C3-C4 est le plus fréquemment touché en région cervicale, ce qui contraste avec la localisation C2-C3 généralement plus commune.
Les bouledogues français souffrant de hernie discale apparaissent également plus jeunes (âge médian de 4,2 ans) que dans les autres races habituellement concernées.
Un hématome et/ou une hémorragie sont en outre observés dans 20 % des cas de hernie discale.
Le diverticule arachnoïdien (connu aussi sous le nom de « kyste arachnoïdien »), majoritairement situé entre T9 et T12, représente la seconde myélopathie et est associé à une anomalie adjacente du rachis dans deux tiers des cas, comme précédemment décrit chez le carlin.
Gliomes et méningo-encéphalites pour les encéphalopathies
Les tumeurs cérébrales, essentiellement des gliomes, représentent les encéphalopathies les plus fréquentes (37 %) dans cette population de bouledogues français, pour un âge médian de 9 ans.
Viennent ensuite les méningo-encéphalites d’origine inconnue (25 % des encéphalopathies), qui affectent plus fréquemment les femelles âgées de moins de 5,5 ans. Enfin, l’épilepsie idiopathique arrive en troisième position, représentant 13,2 % des encéphalopathies.
“ Le diverticule arachnoïdien représente
la seconde myélopathie en termes de fréquence. ”
La surdité congénitale représente 90 % des affections neurologiques dites non classées, la forme bilatérale étant plus fréquente (72 % des bouledogues français sourds) que la forme unilatérale.
Cela semble contraster avec les autres races chez lesquelles la forme unilatérale est généralement prédominante.
Par ailleurs, près de 80 % des bouledogues français sourds de l’étude sont blancs ou ont du blanc dans leur robe. Enfin, l’otite interne associée à un syndrome vestibulaire périphérique est la maladie la plus fréquente, parmi celles touchant le système nerveux périphérique et les muscles (67 % des cas de cette catégorie).