Prise en charge de l’obstruction
L’hospitalisation en urgence est nécessaire pour prendre en charge l’état de choc qui s’installe, et le pronostic est toujours à réserver.
Gestion de la douleur : AINS (Meloxicam, 0,3-0,6mg/kg/12h), morphiniques (en favorisant la Buprénorphine 0.03-0.06mg/kg/6 ou 12h)
Mise en place de perfusion intraveineuse (Ringer-Lactate ou mélange NaCl-Glucose5%)
Le lapin en choc tombe très rapidement et systématiquement en hypothermie : assurer un maintien de la température corporelle.
Le but initial du traitement est de réamorcer le transit, et d’aider à la dissolution du bouchon : Metoclopramide (Emeprid ND 0.5mg/kg/8h), ésérine (FeligastrylND: 1cp/jour, 3jours), Dompéridone (MotiliumND 0.3-0.5mg/kg/12h) et paraffine per os.
Dès que la vidange gastrique est avérée (estomac plus souple et moins douloureux), des gavages doivent être mis en place, par petites quantités au début puis au rythme de 15 ml par kilo de poids vif : produits riches en fibres type Emeraid HerbivoreND, Oxbow Critical Care ND ou Supreme Pet food RecoveryND.
Par la suite :
- aider la dissolution des trichobezoards : Oxbow Papaya tabletND, Jus d’ananas frais (10ml/jour, 10 jours)
- et conseiller les propriétaires sur la prévention de la récidive :
- stimuler la consommation d’aliments fibreux (foin)
- surveiller l’animal lors de ses sorties pour éviter l’ingestion d’éléments non digestibles (tapis, carton, tissus …)
- aider les animaux lors de la mue par le brossage
- assurer une activité physique régulière pour stimuler le transit.
Si le traitement médicamenteux échoue : gastrotomie en urgence, avec un pronostic très sombre (70% de mortalité) peropératoire.
Prise en charge de l’iléus
Selon l’état général de l’animal, cela peut être fait à domicile ou dans le cadre d’une hospitalisation.
Gestion de la douleur (AINS, morphiniques – voir plus haut)
Assurer la reprise du transit : Metoclopramide, Esérine, Dompéridone (voir plus haut).
Des gavages doivent être mis en place avec un aliment de gavage (voir plus haut) ou bien une bouillie de granulés s’ils contiennent au moins 20% de fibres brutes, environs 15 ml/kg, 3 fois par jour initialement, à diminuer avec la reprise de l’appétit.
Aider à l’absorption des gaz provoquant le tympanisme souvent présent : charbon activé liquide (CarbovitalND, 0.5-1 ml/kg/8h-12h), dimethicone (Polysilane Gel UPSA : 1ml/kg PO)
Certains auteurs conseillent : une antibiothérapie pour limiter les risques d’entérotoxémie (quinolones, métronidazole sauf chez le chinchilla)
En cas d’occlusion ou d’échec thérapeutique avec présence de trichobezoards : chirurgie (voir plus haut)
Si un tympanisme gastrique conséquent est présent et délétère (compression du diaphragme et gène respiratoire aigüe) : sondage oro- gastrique voire ponction stomacale (trocard) pour vider l’estomac.
Par la suite : conseils de prévention de la récidive similaires à ceux de l’obstruction (voir plus haut).
Radio 1 : Radiographie d’un iléus
Radio 2 : Radiographie d’une obstruction