Les gestations extra-utérines sont rarement décrites chez la lapine de compagnie. Elles sont souvent subcliniques. Le développement du fœtus en dehors de l’utérus se fait dans le péritoine pariétal ou l’omentum. Le fœtus ectopique, appelé lithopédion, est souvent presque à terme et se momifie.
Dans notre cas, aucune rupture de l’utérus n’a été constatée, ces gestations extra-utérines sont donc classées comme gestations abdominales primitives et correspondent à la sortie d’un jeune embryon de l’utérus.
Un second type de gestation extra-utérine, dite secondaire, consiste en une rupture de l’utérus laissant passer un embryon plus âgé dans l’abdomen. Une fausse gestation extra-utérine est également décrite et correspond à une rupture de l’utérus à la suite d’un traumatisme.
À notre connaissance, aucun âge moyen d’apparition de cette pathologie n’a été publié.
“ La gestation extra-utérine doit faire partie du diagnostic différentiel d’une masse abdominale ou d’un dépassement du terme d’une gestation. ”
Chez le lapin, le site de fertilisation est l’ampoule de l’oviducte, ce qui rend faible la possibilité de relargage d’un ovule fécondé vers l’abdomen.
Certains auteurs supposent une fécondation d’un ovule dans la cavité abdominale par du sperme passant par la fimbria. Il est aussi décrit la possibilité d’un développement du fœtus sans placenta. Une anomalie dans la motricité de la frimbria qui réceptionne les ovules depuis les ovaires ou un défaut d’adhérence des cellules de la granulosa qui entoure la surface des œufs ovulés sont supposés être à l’origine d’une fuite de l’ovule fécondé dans la cavité abdominale.
Un cas de gestation extra-utérine multiple a fait l’objet d’une publication, avec dix fœtus ectopiques à des stades d’évolution différents. Il était impossible de savoir si les fœtus ectopiques étaient morts à des stades différents d’une même gestation ou si certains étaient issus de gestations précédentes.
Une étude sur 550 lapines new zealand dans deux fermes d’élevage a dénombré 5 % de gestations extra-utérines.
Les auteurs précisent que, dans ce cadre d’élevage, les gestations extra-utérines secondaires sont les principales rencontrées (75 %). Une placentation peut se faire sur la surface du péritoine ou de l’omentum (2 cas sur 28), ce qui n’est pas le cas ici, et une gestation normale peut se faire en parallèle d’une gestation extra-utérine. Les auteurs soulignent que les inséminations artificielles réalisées dans le cadre d’un élevage pourraient être un facteur influençant l’apparition des gestations extra-utérines par une éventuelle modification de la motricité utérine secondaire aux protocoles hormonaux utilisés (PMSG et GnRH).
Dans d’autres espèces animales dont l’homme, le fœtus peut rester dans l’abdomen plusieurs mois, voire années.
Dans le second cas abordé ici, le lithopédion datait d’au moins 3 mois, date de la précédente mise bas, voire d’une gestation antérieure.
La gestation extra-utérine doit faire partie du diagnostic différentiel d’une masse abdominale ou d’un dépassement du terme d’une gestation.