L’angiostrongylose : une parasitose sous-diagnostiquée
L’angiostrongylose est une helminthose due au développement et à la migration d’un nématode : Angiostrongylus vasorum. Les jeunes chiens de moins de trois ans sont les plus atteints 1 (Encadré 1).
Un tableau clinique peu spécifique
La phase de début est caractérisée par une intolérance à l’effort, une tachycardie, une toux importante et productive.
La phase d’état est dominée par des signes respiratoires et/ou cardiaques : toux, dyspnée, intolérance à l’effort, anorexie, abattement, vomissements et perte de poids.
Les artères pulmonaires obstruées par les vers se dilatent, une hypertension artérielle pulmonaire est possible et, à terme, une insuffisance cardiaque droite 2,3.
D’autres formes cliniques sont possibles lors de localisations erratiques des parasites 2.
Des techniques complémentaires pour le diagnostic
L’examen de choix est la coproscopie (selles prélevées sur 3 jours consécutifs) par la technique de Baermann.
Elle permet l’identification de larves L1.
La sensibilité du lavage broncho-alvéolaire est médiocre car l’excrétion des larves est intermittente.
Les radiographies thoraciques permettent d’identifier une cardiomégalie ainsi que d’éventuelles lésions pleurales, médiastinales ou pulmonaires.
L’échocardiographie peut mettre en évidence une dilatation des cavités droites et, dans certains cas, les parasites adultes.
Enfin, selon une étude menée sur 23 chiens atteints d’angiostrongylose, les modifications hématologiques les plus fréquentes sont :
- une hyperéosinophilie (39 %) ;
- une neutrophilie (34 %) ;
- une monocytose et une basophilie (21 %) ;
- une lymphocytose (13 %) [4].
Le temps de Quick et/ou de céphaline activée sont parfois allongés 4.
Un traitement spécifique
Traitement spécifique anthelminthique
- Divers anthelminthiques sont utilisables pour le traitement de l’angiostrongylose. Le fenbendazole et la milbémycine peuvent être employés hors AMM, selon le protocole de notre cas.
- D’autres protocoles, hors AMM, ont été décrits 4-7 : mébendazole (Telmin® : 100 à 200 mg/ kg/j en deux prises orales) pendant 5 semaines ou encore ivermectine (Ivomec® : 0,2 mg/kg par voie sous-cutanée) deux fois à 10 jours d’intervalle.
- L’association oxime de milbémycine/praziqantel (Milbémax®) possède une AMM dans cette indication thérapeutique, à raison d’une administration par semaine pendant 4 semaines.
- Depuis peu, l’association imidaclopride/moxidectine (Advocate®) a son AMM pour le traitement de l’angiostrongylose chez le Chien. Deux administrations, en spot on, à 30 jours d’intervalle sont préconisées.
Au traitement anthelminthique, on associe :
- un traitement symptomatique des lésions secondaires, antibiotiques pour l’infection pulmonaire par exemple ;
- des anti-agrégants plaquettaires : aspirine (10 à 15 mg/kg/j en une prise orale) durant les 5 jours qui précèdent l’administration du nématodicide, afin de réduire les risques de thrombus 3 ;
- des corticoïdes : prednisolone (1 mg/kg/j en deux prises) pour réduire les risques d’anaphylaxie et de formation de complexes immuns, observables en début de traitement spécifique.