Sinus dermoïde : démarche diagnostique et traitement
Définition et classification du sinus dermoïde
Le sinus dermoïde a pour origine un défaut de séparation du tube neural de l’ectoderme cutané durant l’embryoge- nèse résultant en une ouverture au ni- veau cutané plus ou moins profonde, pouvant toucher les structures ner- veuses (ENCADRÉ 1).
Le sinus contient des follicules pileux et des glandes sébacées [1]. Comme chez ce chiot, le sinus peut être associé à des malformations vertébrales [2].
La présence d’une invagination cutanée sur la ligne dorsale est donc un signe d’appel pour chercher un sinus dermoïde.
Le Dobermann n’est pas une race à risque. Les races prédisposées sont les Rhodesian-ridgeback, Épagneul, Gol- den retriever, Yorkshire terrier et Saint bernard.
Le sinus est le plus souvent cervical chez le Rhodesian et plutôt en région médio- thoracique pour les autres races [3].
Symptômes cliniques
Le sinus dermoïde peut s’élargir secon- dairement à une infection, et évoluer en abcès, ce qui est le motif de consultation le plus fréquent [1].
Plus rarement, des déficits nerveux peuvent être objectivés. Dans ce cas il faut penser à un sinus touchant les structures médullaires (ENCADRÉ 1), à la présence de malformations vertébrales, à un spina-bifida occulte associées au sinus, ou à un myéloméningocœle.
L’imagerie est indispensable au diagnostic
Face à un animal présentant un abcès en lien avec invagination cutanée, une exploration lésionnelle en imagerie médicale est indispensable : échogra- phie, scanner voire IRM. Il n’y a pas de consensus sur la modalité d’imagerie à préférer [1].
La radiographie est limitée car elle ne permet d’objectiver qu’une tuméfaction des tissus mous et la présence de mal- formations vertébrales [1].
L’intérêt d’une fistulographie/myélogra- phie est discuté compte tenu du risque d’injecter le produit, ainsi que les souil- lures présentes dans la fistule, directe- ment au sein du canal médullaire [1].
Si la fistule est fermée, le produit de contraste peut mal diffuser et ne pas ré- véler l’étendue de la lésion [1].
Le scanner permet de bien délimiter le trajet fistuleux excepté dans sa zone la plus distale, ce qui rend difficile l’établis- sement du type en préopératoire [1,4], notamment lorsque le sinus se poursuit par une bande fibreuse peu visible au scanner.
L’IRM permet de mieux préciser l’enva- hissement méningé et médullaire quand c’est le cas.
Le diagnostic définitif repose sur l’exa- men histopathologique de la pièce d’exérèse chirurgicale [5].
Traitement et pronostic
Le traitement et le pronostic associés à un sinus dermoïde sont directement reliés au type de sinus. Le pronostic est généralement bon en l’absence d’at- teinte nerveuse, il est plus réservé, avec des risques de séquelles, dans le cas contraire [3].
Il y a peu de publications sur la prise en charge chirurgicale du sinus dermoïde et donc pas de consensus sur celle idéale à adopter.
L’étude de 2016 [4] présente des résultats postopératoires similaires à notre cas à savoir un drain laissé en place plusieurs jours, la formation d’un sérome suite au retrait du drain. Cela pourrait être dû à la région cervicale/thoracique crâniale où la peau est relativement lâche, créant ainsi de larges espaces morts lors de l’intervention.